Première édition de 2018 ! Bonne année !

Ca y est, j'ai créé mon entreprise
Alors ça ne fait qu'une semaine que je suis revenue au Rwanda, mais j'ai l'impression que ça fait déjà au moins un mois. Tellement de choses se sont passées en une semaine ! La plus importante étant que j'ai pu créer mon entreprise, ce qui est un pas de plus vers un visa de longue durée.

On m'a dit que c'était très simple, et c'est vrai, c'est étonnamment simple. Le processus en soi n'est pas plus compliqué qu'en France - vous créez tout simplement un compte sur le site www.rdb.rw (Rwanda development board), vous faites un scan de votre passeport, remplissez des informations sur votre entreprise et vous-même, et le tour est joué. J'ai quand même fait deux petites visites au RDB histoire de bien vérifier que j'ai tout bien rempli, mais c'était plié en une journée.

Ce que je n'avais pas prévu, en revanche, c'est comment c'est compliqué de gérer une entreprise, et notamment, de payer les impôts. Les impôts au Rwanda, c'est tellement incompréhensible et pas logique ! Tout d'abord, ils ne connaissent pas la notion d'entreprise individuelle, qui est quelque chose de très courant en France. Du coup, toute entreprise est une vraie entité morale et cela apporte son lot de complexité - par exemple, vous payez 30% d'impôts sur vos profits (jusque là, tout va bien), mais si vous voulez récupérer cet argent et vous le verser en tant que salaire, vous repayez 30% d'impôts, sur le revenu cette fois-ci. Par ailleurs, vous avez des impôts à payer au secteur (qui est une sorte d'entité administrative plus petite que le département) - notamment une obscure “cleaning tax”, ce qui est, je suppose, un impôt à payer par tous ceux qui ont un bureau pour des services de… nettoyage ? Du bureau ? De la ville ? Allez savoir. Puis vous avez une “trading license tax” qui est juste une taxe rajoutée comme ça, pour le plaisir, pour toutes les entreprises qui vendent quelque chose (donc… toutes les entreprises, en fait). Et il y a sans doute d'autres taxes et impôts dont je n'ai pas encore connaissance et que je vais découvrir en cours de route… Bref, je vais probablement devoir a) embaucher quelqu'un pour m'aider à m'orienter dans tout ça et b) faire de la compta sérieuse, pas juste un simple suivi de cash flow comme je fais en France…

Et ça, c'est sans parler de la seconde partie, à savoir le visa ! Là c'est une autre paire de manches. Je paye une petite visite à l'immigration lundi, croisez les doigts pour moi… il paraît qu'ils peuvent me donner un visa temporaire de 3 mois pour me laisser du temps pour rassembler tous les documents nécessaires pour la demande du visa business (et notamment mon extrait de casier judiciaire, qui est en ce moment même en train de voyager entre Paris et Nantes, pour que je puisse le récupérer, si Dieu le veut, de la part d'une gentille âme qui fait le voyage Nantes-Kigali dans 3 semaines). 
Sarkozy à Kigali :D

Pour aborder un sujet un peu plus sympa : Sarkozy était en visite à Kigali récemment, apparemment avec des personnes du groupe Bolloré, pour discuter investissements en hôtellerie, transport, logistique, et … musique :D. Alors je sais que Bolloré a toutes sortes d'investissements divers et variés (je me souviens encore de ce prof à Sciences Po qui disait que ce conglomérat d'activités n'avait aucun sens tellement ça partait dans tous les sens, justement) mais musique, ça m'a quand même fait marrer. 
Je vous renvoie à cet article si vous voulez en savoir plus : 
French investors in Rwanda to explore business opportunities - The New Times | Rwanda
Ce qui était beaucoup plus intéressant pour moi, c'est que pendant sa visite, Sarkozy a fait un petit crochet d'une heure par Inema Art Center, dont je vous ai déjà parlé. J'ai essayé de proposer mes services d'interprète mais on m'a dit qu'il parle assez bien anglais (même si par la suite, Kenneth a passé une bonne demi heure à imiter son accent français avec les r bien roulés), j'ai donc dû renoncer à faire la groupie (non pas que j'adore Sarkozy mais vous comprenez, qu'il vienne jusqu'à Inema, c'est quand même quelque chose !). Selon Kenneth et les autres, Nicolas a été très drôle et très agréable et il a promis de revenir avec Carla pour boire du vin et discuter art avec les garçons. Mais il n'a pas acheté de tableau, radin !


Meet the professionals
Mardi dernier, un collègue a organisé un networking event dans le fameux Café Neo (j'ai l'impression que tous les événements se passent soit là bas, soit à Innovation village). Un networking event qui n'avait pas d'autre prétention que de faire rencontrer des “professionnels” de tous les horizons, tous les secteurs, toutes les professions (est-ce que je vous ai déjà dit que Kigali c'était très petit ? :)). 

Ne me cherchez pas, je ne suis pas restée jusqu'à la fin, c'était trop long !

Les panelistes (dont Malika en orange, avec qui je vais collaborer sur mes livres :))
Vous pouvez regarder cette belle vidéo qu'en a fait une chaîne locale - d'ailleurs je suis toujours aussi impressionnée par Christian, mon collègue, qui a tout organisé tout seul, et qui s'est débrouillé pour avoir les représentants de quelques entreprises très connues au Rwanda et qui a eu pas mal de répercussions dans les médias - moi j'ai jamais réussi ça quand j'organisais mes événements tchèques à Paris :D.
It was an awesome evening of business... - G5 Business Makers Program
Je prends des cours de kinyarwanda !
J'ai gardé le plus drôle pour la fin : j'ai commencé à prendre des cours de kinyarwanda! Plus précisément un cours intense de 8 semaines avec 4 heures par semaine, au bout desquelles je devrais être capable de comprendre les bases de cette langue qui a apparemment été certifiée comme étant une des plus difficiles au monde :D.

Je suis toute excitée d'apprendre cette langue, et je peux déjà vous annoncer (avec beaucoup de fierté) que je sais compter jusqu'à dix, dire bonjour et au revoir (ça peut paraître simple mais ils ont à peu près 3 ou 4 versions pour chacun de ces mots-là, selon si c'est le matin, le midi, l'après-midi ou la nuit), et après je connais tout en tas de mots très utiles comme tableau, stylo, cahier, papier, se lever, s'assoir, et répéter. Ah, et aussi “je ne comprends pas”, que je n'ai toujours pas réussi à prononcer correctement.

Parce que la prononciation de cette langue est parfois quand même un peu surprenante. Par exemple le mot Mwirirwe, qui veut dire au revoir, mais uniquement quand c'est le matin, à ne pas confondre avec le mot Mwiriwe, qui veut dire bonjour quand c'est l'après-midi, se prononce “Mgneridgué” (désolée, je ne sais pas trop comment le retranscrire en phonétique). Je ne comprends pas trop comment deux “w” peuvent donner des sons aussi obscurs, mais ça me fait marrer (et ça fait aussi marrer Kenneth quand j'essaye de lui répéter les mots que j'ai appris).

Je voulais vous rajouter un message audio où je compte jusqu'à dix en kinyarwanda, mais je ne sais pas comment on fait pour insérer un message audio dans la newsletter, alors pour les intéressés, manifestez-vous par message ;).

Gros bisous! 

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